Revenir au site

Comment retrouver l'esprit du débutant ?

par Isabelle Padovani

· Article

Le texte qui suit est extrait de ma newsletter du mois de mai 2019.

Si vous n'êtes pas abonné à ma newsletter, vous pouvez demander à l'être en envoyant un mail à l'adresse secretariat@communification.eu, en indiquant simplement "Ajout newsletter" dans l'objet.

 

Les adhérents à ma newsletter m'ont demandé si je pouvais le partager publiquement,

car ils l'avaient trouvé inspirant et auraient souhaité le partager dans leur entourage.

Le voici, donc...

RETROUVER L’ESPRIT DU DEBUTANT

J'ai créé mon premier site Internet en 1995.

A l'époque, je codais en HTML mes pages et tout prenait un temps fou.

Le net était à ses débuts, il y avait moins de 3000 sites dans le monde entier.

Aujourd'hui, il y en a 1,7 milliard !

Google n'existait pas encore (il a été créé en 1998), Facebook non plus (ouvert au grand public en 2006) le doux bruit du modem rythmait mes journées de travail et le net était un espace dans lequel le summum du visuel était atteint lorsqu'on insérait des gif animés ! Aucune vidéo ou audio ne pouvant transiter par le réseau de l'époque (YouTube a été créé en 2005), dont la nouveauté n'avait d'égale que la lenteur...

Pourtant je m'éclatais comme une folle !

Je ne suis pas douée pour créer de mes mains.

La matière se dérobe souvent sous mes doigts et mon mental, depuis mon plus jeune âge, en a conclu que "ce n'est pas un truc pour moi" !

Alors Internet m'a offert un espace où ma créativité et mon élan à diffuser la conscience ont pu s'exprimer joyeusement pendant les vingt-quatre dernières années...

Mais vous vous demandez peut-être pourquoi je vous raconte tout ça au début de ma newsletter de ce mois ?

Pourquoi, au lieu de vous parler de spiritualité ou de CNV, je vous parle d'informatique ?

Tout simplement parce que je viens d'observer que j'ai passé plus de temps à réfléchir au titre du mail de cette newsletter qu'à la réaliser et cela m'a interpellée.

Pourquoi ai-je mis autant de temps à réfléchir au titre de ce mail ?

Tout simplement parce que j'ai de la joie à vous envoyer cette newsletter mais que j'en ai moins à savoir que vous risquez de ne même pas l'ouvrir, fatigué de recevoir x mails par jour que vous n'avez pas directement sollicité.

Alors je ne sais pas vous, mais moi, quand je crée quelque chose, j'aime bien que cela fasse joie à la personne à qui je le donne.

D'où mon questionnement sur un titre de mail qui vous donne envie "d'ouvrir le paquet" et de découvrir un contenu qui vous fasse joie.

Et c'est là que le bât blesse : quel est le type de titre qui donne envie d'ouvrir un mail ?

Que dire pour augmenter les chances que le lecteur ouvre ce mail ?

Et bien vous savez quoi ?

Je n'ai plus de joie à consacrer du temps à réfléchir à ça !

Et je me demande : comment j'en suis arrivée là ?

Lorsqu'en 1995 je publiais mon premier site Internet après y avoir passé des jours entiers, je le faisais avec joie, sans avoir la moindre idée que si je ne mettais pas des mots-clefs dans la balise META, je diminuais drastiquement les chances que les quelques moteurs de recherche existant à l'époque (Lycos et Yahoo) trouvent mon site...

Idem pour les vidéos : en 2013, j'ai posé un matin à la maison une caméra face à moi, sans avoir une idée bien précise de ce que j'allais raconter en réponse à une question reçue sur Facebook. Je n'avais pas de micro externe, aucun éclairage et aucune notion de montage vidéo. Résultat, lorsque je disais quelque chose qui ne me convenait pas... je retournais toute la vidéo !
6 ans plus tard, je prépare soigneusement le contenu de chaque vidéo que je tourne, j'ai appris à faire du montage sur trois logiciels différents, je suis devenue incollable sur les micros externes pour caméra, idem pour le type d'éclairage à utiliser, etc.

Bilan : en 2013 je faisais une vidéo par jour.

En 2019, j'arrive difficilement à en faire une par semaine.

Surtout, dans les deux cas, je constate que la joie est moins présente.

Or pour moi, la joie est la boussole, ce qui me guide, ce qui me pointe lorsque je prends une direction qui n'est pas ok pour moi.

Je vois que ma joie était plus grande lorsque je faisais les choses juste par élan de les faire, avec peu de moyens techniques et sans même savoir si cela allait intéresser quelqu'un...

Alors, est-il possible de retrouver l'esprit du débutant lorsqu'on a acquis une solide expérience associée à une certaine notoriété dans un domaine ?

Pour être franche, c'est compliqué... mais pas impossible, puisque je suis en train de m'y atteler !

Voici les écueils qui me semblent ne pas faciliter la tâche :

  • lorsqu'on débute dans un domaine, on est complètement inconscient de certaines choses, on est juste porté par l'élan de réaliser notre projet
    lorsqu'on est aguerri dans un domaine, la conscience de ces notions nous pousse à consacrer du temps et de l'énergie à les prendre en considération.
  • lorsqu'on est inconnu dans ce domaine, on n'a rien à perdre, côté réputation ou personnes intéressées par ce que l'on propose
    lorsqu'on devient connu dans un domaine, on peut ressentir une forme de pression à l'idée que ce que l'on fait ou dit puisse porter atteinte à notre réputation ou nous faire perdre des personnes intéressées par ce que l'on propose
  • lorsqu'on commence dans un domaine, on fait ça à titre "amateur", sans y consacrer trop de temps et d'énergie.
    lorsqu'on acquiert de l'expérience dans un domaine, le fait d'y consacrer davantage de temps et d'énergie fait qu'à un moment, ce temps est pris sur d'autres activités qui contribuaient à notre équilibre matériel. Du coup, pour avoir les moyens de continuer à créer des contenus de qualité en ce domaine, il devient nécessaire d'avoir un équilibre dans le donner et le recevoir, qui se traduit souvent par une demande de participation financière en lien avec les contenus créés. Ceci entraine deux choses :
    • une augmentation de la pression de fournir un contenu ayant une qualité "à la hauteur" de la somme demandée
    • la difficulté à gérer la manière dont les personnes habituées juste là à bénéficier de contenus gratuits reçoivent le passage au mode "payant", qu'elles peuvent interpréter comme un changement dans l'intention de la personne (qui deviendrait, selon elles, "mercantile").

Au vu de ces écueils, je peux aisément comprendre pourquoi j'en suis arrivée à passer plus de temps à m'occuper de tout cela qu'à juste créer à partir de la joie, en toute innocence.

Alors, comment la retrouver, comment retrouver l'esprit du débutant, après 24 ans sur Internet et 30 ans dans la transmission de la conscience ?

En ne pensant qu'à soi, pour un temps.

En cessant complètement de se préoccuper des autres, pour un temps.

Au cas où ma réponse vous étonne, je vous conseille de regarder ma vidéo sur les 5 aspirations de l'être, dans laquelle je parle de l'ordre des 5 aspirations :

1) Goûter son précieux

2) Exprimer son précieux

3) Offrir son précieux

4) Recevoir le précieux de l'autre

5) Communier / Co-créer ensemble

Mon constat est que lorsqu'on se retrouve quotidiennement à porter notre attention directement sur les 3ème et 4ème aspirations (Offrir et Recevoir) sans vivre quotidiennement les 1ère et 2ème (Goûter et Exprimer), la Joie se perd...

En ce mois de mai, gouverné par Vénus (principe d'amour) dans le signe du Taureau (principe de l'incarnation/manifestation), je fais donc le choix de revenir à moi, d'exprimer d'abord juste pour moi, afin de retrouver ensuite la joie d'offrir...

Je viens d'écrire ce texte sans me demander ce que vous en penseriez, si cela vous plairait, s'il serait nourrissant pour vous.

Je viens de l'écrire en me reliant simplement à mon être, à mon chemin, et je vous l'offre à présent, depuis là...

Si cela contribue pour vous, cela me fera joie.

Si cela ne contribue pas pour vous, cela m'a fait joie de l'écrire.

Dans tous les cas, la joie est là.

Je crois que c'est le secret de l'esprit du débutant : ne faire dépendre notre joie de personne et n'agir qu'à partir de la joie !

Puisse-t-il en être ainsi pour chaque être humain !

Isabelle Padovani

www.communification.eu